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Cauchemars en Ouzbékistan

02 octobre, fin du visa Turkmène J - 4 jours

La nuit ne sera pas des plus agréable avec des passages pluvieux. Au réveil, ce n'est plus une piste que l'on parcourt mais un chemin boueux.

Nous qui venons de nettoyer la JSBmobile pour ne pas payer l'amende (véhicule propre) en entrant au Turkménistan on est dépité. Lorsqu'on atteint enfin le goudron la voiture est maculée de boue.

On se présente au poste frontière vers 8h malheureusement il n'ouvre qu'à 9h.

En arrivant les douaniers n'ont qu'un mot à la bouche : "show us your car insurance..."

 

Nous qui roulions sans assurance depuis 15 jours nous voilà obligés d'en souscrire une pour faire 100 mètres et sortir du pays.

Apparemment cette assurance est obligatoire à l'entrée du pays mais on ne nous l'a pas mentionné à Tachkent (Les Moemoea sont dans le même cas que nous et pourtant ils sont arrivés par le Tadjikistan)

Bon on perd ainsi 1h30 à attendre l'assureur.

Vient ensuite le moment de rentrer dans l'enceinte pour faire nos déclarations de biens.

Là, grosse désillusion pour nous : nos visas touristiques sont expirés depuis la veille !

Nous sommes contrains de faire une déclaration en anglais stipulant notre parcours puis de patienter. Nos passeports nous sont confisqués.

Au bout d'une heure, on nous demande de suivre une voiture militaire jusqu'au bureau de Sovat a 20 kilomètres.

Nous y allons et patientons encore pendant une heure sans explication. On voit nos passeports qui circulent de bureau en bureau.

On finit par interpeller un gradé qui accélère un peu les choses et qui ordonne nous semble t'il de nous rendre nos papiers et d'y aller.

Effectivement un soldat vient nous guider jusqu'à notre voiture puis nous fait comprendre qu'on doit l'emmener avec nous.

On est persuadé d'aller à la frontière mais à la première intersection, il nous fait diriger à l’opposé ...??!

Nous stoppons la voiture et lui demandons où l'on va : Khiva...

Là, on commence à en avoir marre, maintenant c'est à 50km qu'il faut aller et en plus en faisant taxi (Sylviane voyage derrière avec Jenga).

Parvenu en ville dans un nouveau bureau de police, on nous fait patienter.

On voit arriver les propriétaires de notre dernier hôtel qui ont été convoqués. Ils parlent anglais eux, on est sauvé.

 

Ils expliquent notre situation : il faut patienter (encore et encore!). Le bureau de l'immigration de la capitale doit rappeler pour donner ses instructions.

Jusque là tout est suspendu. Nous passons donc toute l'après midi jusqu'à la fermeture à attendre ce fameux coup de fil.

Durant cette interminable journée, nous contactons l'ambassade de France en Ouzbékistan pour obtenir de l'aide.

Nous racontons notre mésaventure et essayons d'obtenir une méthode pour accélérer la procédure. Nous recevons pour toute réponse qu'avec des visas touristiques, ils ne peuvent rien faire pour nous et qu'il va falloir être patient : "bon courage on est de tout cœur avec vous..."

 

En fin de journée, on a le droit a un bilan pas très optimiste :

  • soit on est expulsé, la procédure prend 8 jours et on fait une croix sur le transit au Turkménistan
  • soit on a une autorisation rapide de franchir la frontière.

On a déjà une préférence, vous vous en doutez mais la réponse est prévue pour demain en fin de journée.

Après cette énième désillusion, on retourne devant l'hôtel Alibek pour passer une soirée et une nuit affreuse à cause du stress.

Notre passager supplémentaire pour nous ramener à Khiva
Notre passager supplémentaire pour nous ramener à Khiva

03 octobre, fin du visa Turkmène J - 3 jours

Opérationnels tôt, nous prenons le temps de laver la voiture quand l’hôtelier (notre contact avec la milice) vient nous prévenir que nous devons nous présenter rapidement au bureau de police.

On remballe tout et on file là bas. Sur place, on nous demande de patienter pour un/une interprète et le fonctionnaire des visas.

A 10h30, nous voilà tous réunis dans le bureau pour rédiger une lettre en ouzbek décrivant la situation, notre bonne foi sur le délai expiré et nos infos personnelles.

Cette rédaction est faite par Mida (notre interprète) nous avons simplement signé en bas de page. On nous annonce ensuite qu'on va directement au tribunal pour être jugé dans la journée.

Nous embarquons tous dans un taxi pour Ourgench.

Notre chauffeur fonce en slalomant dans le trafic pour arriver avant la pause déjeuner du tribunal.

Malheureusement, nous arrivons juste à la clôture et devons donc patienter une heure. C'est escortés de notre policier que nous allons manger dans un petit restaurant à proximité.

La situation prête à sourire (mais on a pas trop la tête à ça, même si Sylviane a quelques fous rires nerveux depuis hier) et on lui offre le repas.

 

C'est à 14h30 qu'on pénètre au tribunal devant la cour. Et là on est pas fier! C'est comme à la télé sauf qu'on va s’asseoir au premier rang devant le juge et qu'on a les genoux qui tremblent.

On réitère nos explications via l'interprète, et on déclare sur l'honneur qu'on ne le fera plus et que l'on veut juste sortir de ce p.... joli pays.

Le juge est assez sympa et essaye de nous détendre mais avec le stress de ces deux jours, la météo est aux averses à la barre.

Nous ressortons avec un accord de sortie, une interdiction de séjour en Ouzbékistan d'un an et le moral en hausse.

 

C'est sans compter sur la bureaucratie soviétique et ses méandres.

A peine sortie de l'audience, notre policier appelle son bureau pour annoncer la nouvelle. On lui répond que le visa d'exit n'est pas validé dans les bureaux régionaux mais seulement dans celui de la capitale Tachkent.

Notre policier va donc devoir prendre l'avion et faire l'aller-retour avec nos passeports pour les faire tamponner puis revenir (à nos frais, bien entendu !).

Nous qui pensions récupérer nos papiers rapidement c'est encore une journée perdue et notre passage au Turkménistan qui s'envole.

C'est en taxi que nous retournons au bureau de police à Khiva. Notre interprète tente de nous aider en exprimant nos espoirs d'avoir plus vite le fameux tampon pour pouvoir sortir du pays le lendemain et avoir encore le temps de traverser le Turkménistan avant l'expiration du visa.

Le chef nous ordonne de patienter à l'hôtel où on nous tiendra au courant des tarifs et horaires de l'avion de notre émissaire en soirée.

Nous sommes fourbus, avachis, lessivés quand nous garons la JSBmobile.

Mais on a toujours un peu de positive attitude et on se remue un peu.

On file acheter du gazole à prix d'or via l'hôtelier au marché noir pour remplir les réservoirs et embarquer un jerrycan de 20 litres supplémentaires pour gagner du temps au Turkménistan (si on a encore une chance d'y accéder !).

Ensuite on change des euros en soums pour pouvoir payer le vol du policier.

 

Le coup de théâtre arrive vers 19h : ils ont enfin trouvé une solution pour faire les visas à Ourgench demain. le bureau de Tachkent a donné son accord pour qu'on l'obtienne dans un bureau de l'OVIR (immigration)

On ne saute pas de joie (pas encore) mais nos visages reprennent des couleurs.

Nous allons aussitôt quémander des dollars (pour le règlement du exit visa 40$/pers) contre des soums à des touristes (devises que nous ne pouvons obtenir à la banque sans nos passeports !)

Puis, nous essayons de nous reposer un peu pour être en forme le lendemain.

 

Peut être notre dernier coucher de soleil en Ouzbékistan
Peut être notre dernier coucher de soleil en Ouzbékistan

04 octobre, fin du visa Turkmène J - 2 jours

On se réveille un peu anxieux, puis on file au poste de police pour être ponctuel au rendre vous fixé à 8 heures.

Nous y retrouvons le chef et notre fidèle policier qui nous explique en russe mais avec le sourire le programme des festivités!

Tout d'abord on file à Ourgench à la banque pour payer les visas, ensuite passage à l'immigration pour obtenir le fameux tampon.

 

Chouette ! Nous embarquons dans la JSBmobile avec Elyas notre policier qui commence à être un ami après deux jours.

Finalement, il nous guide jusqu'aux bureaux de l'OVIR en premier.

Là, après discussion avec le responsable, il nous faut passer à la banque régler les visas mais également faire des photos d'identités pour leurs dossiers.

Nous prenons un taxi pour parcourir plus facilement la ville. La banque est vite trouvée, on va au guichet et Elyas prend en charge les explications.

Il nous obtient le droit de payer en soums (on en a plein vu que nous avions prévu un billet d'avion aller retour !) et les 40$/pers après avoir parlementé se transforment en 35$.

Nous ressortons de la banque Agro au bout de 30 minutes. A nouveau, on saute dans un taxi qui nous emmène chez le photographe.

On reprend la direction des bureaux 15 minutes après.

On n'arrête pas de regarder notre montre et de voir le temps filer à toute vitesse.

Le responsable des visas revient après 20 minutes d'attente et ramène nos passeports agrémentés d'un nouveau visa. On regarde nos interlocuteurs en uniformes les tamponner et on commence à y croire.

Elyas s'empare alors de nos papiers et les met dans sa poche de veste, on s'inquiète de nouveau... faut repasser à Khiva ?? on va pas encore perdre 40min ?

Il nous ramène à la JSBmobile et au lieu de nous quitter, il nous fait comprendre qu'il nous escorte jusqu'à la frontière !

 

Nous voilà partis à 11h30 (Sylviane toujours derrière), plein pot direction le Turkménistan. On y parvient en une heure juste pendant l'heure de pause ! Mais Elyas (notre sauveur !) réveille tout le monde.

Nous entrons la voiture, puis passage au contrôle des biens.

Elyas fait pression et on remplit les fiches au minimum puis contrôle des passeports et enfin fouille de la voiture.

Là ils examinent tout: coffre de toit, placards, soute mais au pas de course pour ne pas nous retenir trop longtemps.

 

Vient alors le moment des adieux à Elyas, on le remercie chaudement des efforts qu'il a fait pendant ces 3 jours pour accélérer notre dossier.

Il nous remet nos passeports sans omettre de nous rappeler de ne pas revenir avant un an (interdits de séjour). On le gratifie en lui remettant le reste de notre monnaie ouzbek.

On redémarre alors la voiture (dès qu'on a retrouvé les clefs tombées sur le toit lors de la fouille) pour passer le dernier contrôle avant le Turkménistan.

 

Hourra ! on est passé, on l'a fait !!!! C'est 13h45 et nous voilà au Turkménistan.

 

PS: on est pas prêt de remettre les pieds en Ouzbékistan.

 

Ouzbékistan - Partie 03

Turkménistan en 2 jours 


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Commentaires: 9
  • #1

    Brunoit et nessa (lundi, 09 octobre 2017 16:37)

    Hello. Pas cool comme pays l'ouzbekistan . Heureusement que vous n avez pas fait un tour en prison et qu ils n ont rien contre les chiens. Maintenant ca va aller mieux. Je me demandais pourquoi pas de mise a jour su site. Je comprends mieux. Special dedicace a l ambassade française qui ne sert a rien .

  • #2

    Jc chris (lundi, 09 octobre 2017 17:43)

    Mes pauvres loulous c est à croire que vous avez tourné dans un film d espions...A votre retour vendez le scénario...! Gros bisous à vous deux

  • #3

    Jean Marc (lundi, 09 octobre 2017 18:17)

    ben dis donc, quelle aventure!!! , je prendrai du temps pour faire mon visa quand je serai là bas

  • #4

    VIDAL (lundi, 09 octobre 2017 18:27)

    Ce sont les joies des passages de frontières. Ils sont chez eux et ont tous les droits ; souvent il faut faire profil bas.
    Faites tout de même très attention à vous.
    On vous souhaite une bonne continuation, les bons souvenirs l'emportent.

    A bientôt

  • #5

    Christine et JLuc (lundi, 09 octobre 2017 19:33)

    Finalement ,en avion,c'est pas si mal,votre aventure m'a donné la boule au ventre et le tourni!
    Vous gérez comme des pros,franchement chapeau!
    Je savais déjà que Sylviane était d'une patience à toute épreuve mais quand même,en terrain étranger,c'est pas gagné!
    Respirez,c'est mérité!!!

  • #6

    Carine (lundi, 09 octobre 2017 19:35)

    Quelle aventure dans ce pays!!! Bon courage à vous pour la suite. Bisous

  • #7

    Alice (lundi, 09 octobre 2017 20:50)

    Ha ben non pas près de remettre les pieds dans le pays... au moins 1 an lol! Non je rigole mais j'avoue qu'à votre place j'aurais pas fait la maline. Allez, tout ça n'est déjà plus qu'un souvenir ! On continue l'aventure !

  • #8

    Ludo (lundi, 09 octobre 2017 22:12)

    Alors là c'est un truc de dingue, un peu plus on allait venir en mission pour vous sortir du pays et vous extirper de ces méandres administratifs! Bon courage pour la suite!

  • #9

    Andreotti (mercredi, 18 octobre 2017 20:29)

    Courage les jeunes,vous allez y arriver nous pensons bien à vous bravo � bravo .......