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Iran - Partie 03

Du 20 au 28 Octobre

De bon matin, après avoir regonflé un pneu arrière (notre première fuite lente), nous filons vers le centre ville de Kashan.

On se trouve une place à l'ombre pour laisser Jenga dans la voiture.

Première étape de la journée, trouver du pain ce vendredi jour de repos. Nous dégotons une boulangerie où après 20 minutes d'observation de la fabrication artisanale de galettes au sésame, nous avons réussi notre mission du jour.

Une recette que nous n'avions pas essayé jusqu'à présent.

On poursuit la balade en visitant la mosquée Agha Bozorg puis le mausolée de Khajed Taj ad-Din juste à côté.

Nous continuons jusqu'au bazar. Là grosse désillusion tout est fermé le vendredi. Ça nous apprendra à ne pas lire notre guide comme il faut.

Nous faisons l'aller retour jusqu'à la mosquée Mir Emad, fermée également.

Du coup, il ne nous reste plus qu'à voir le quartier des maisons traditionnelles avant de repartir.

 

Comme nous voulons visiter le Hammam du Sultan Mir Ahmad, on achète les billets combinés avec la maison Tabatabei et Abbasian.

Le hammam est superbe. Son toit composé de dômes de briques agrémentés de puits de lumière ainsi que les différentes salles de bain sont très jolis.

Nous enchaînons par la maison Tabatabei qui date de 1880.

Les décors muraux en stucks, miroirs et vitraux sont magnifiques.

Vient notre dernière visite: la maison Abbasian. Le lieu est calme, sans une grosse affluence contrairement à nos deux premiers choix.

On prend le temps de parcourir ce labyrinthe de pièces dans son ensemble. Les décors et vitraux sont tout aussi soignés.

Nous reprenons la JSBmobile et partons vers les jardins Bagh-e Fin. En chemin, nous remarquons avec surprise un supermarché.

On s'y arrête pour ravitailler. Ça fait tout drôle de trouver de grands rayons avec du choix.

Nous ferons nos courses suivis par le manager de l'établissement qui viendra nous saluer et nous décrire son établissement.

Il était tout heureux d’accueillir deux touristes dans son magasin tout neuf.

 

On s'est un peu mis en retard avec cet arrêt, on file donc directement hors de la ville pour parcourir quelques kilomètres avant la nuit.

Nous stoppons à la station de gazole. Pendant qu'on remplit notre réservoir, une famille nous aborde et nous pose 2/3 questions.

Nous passons 10 minutes ainsi puis ils nous proposent de les suivre jusque chez eux pour passer la nuit dans leur jardin.

Voilà comment on transforme un arrêt diesel en repas famillial autour d'un barbecue.

Nous découvrons dans un petit pavillon entouré d'un grand jardin cultivé, Hossein 1, 2 et 3 (tous les hommes s'appellent Hossein) accompagnés de leurs épouses respectives Arezoo, Vahide et Somaye

et de leurs enfants ainsi que Mr & Miss Mohammady et quelques amis.

 

A peine garé, on s'occupe de notre pneu récalcitrant. Benoît dépose la roue et grâce à l'aide de Hossein 2 en 5min la mèche est posée et la roue remontée.

Ce problème réglé, on s'attaque au barbecue d'épis de maïs (du jardin) que toute la famille picore accompagné de thé.

Après 3 épis avalés, on se rapatrie dans la maison pour se réchauffer autour de la cheminée et d'une courge mitonnée dans la braise qu'on se partage.

Nous discutons pas mal grâce à Arezoo qui fait les traductions. peu après, c'est en voyant Hossein 1 préparer des brochettes que l'on comprend que toute la première partie n'était que des en-cas.

La famille "s'attable" donc sur les tapis autour de salades, poulet, riz et autres légumes cuits dans la cheminée.

Sylviane ne peut déjà plus rien avaler mais Benoît sauve l'honneur en savourant un peu de tout.

On est tous un peu vanné, nous par nos longues journées et eux qui reviennent de deux jours dans le désert en famille. Vers 22h30 tout le monde regagne son lit.

 

Arrêt inattendu à Qazvin

Au réveil, nous profitons d'avoir accès à l'eau pour remplir notre réservoir et laver un peu la voiture.

Hossein 4  Mohammady nous apporte des légumes du jardin avant notre départ.

Nous visons la ville de Qazvin comme objectif du jour à 250 kilomètres.

Malheureusement, vers 15 heures nous perdons subitement l'entrainement de la voiture. On réussit à repartir en bloquant le différentiel central et en roulant doucement.

Après 50km très longs, nous atteignons enfin Qazvin. Nous recherchons un garage susceptible de regarder la voiture. C'est au troisième que la panne est trouvée.

Le mécanicien nous montre impuissant, notre main meneuse arrière gauche qui a perdu toutes ses dents et qui nous oblige à rouler en 2 roues motrice.

Après discussion, il semblerait qu'il y ait une solution. Notre mécano embarque les pièces et disparaît pendant une heure. Il revient bredouille mais en nous laissant l'espoir d'une solution sous 1 à 2 jours.

Nous repartons tout doucement de nuit vers un parc proche pour nous poser. Demain nous visiterons la ville en attendant son coup de fil pour le verdict.

 

Après une nuit en pointillé, nous prenons notre temps pour préparer le reste de notre parcours en Iran.

Nous partons ensuite en direction d'un bureau de change à travers la ville avec Jenga.

On le dégote puis sur le chemin du retour on s'arrête faire deux courses dans une épicerie. Benoît patiente dehors avec Jenga. Un policier passant en moto s'arrête et l'interpelle en désignant le chien.

Il baragouine deux mots d'anglais pour expliquer qu'il est interdit d'avoir un chien dans la ville ! Il contact par radio son poste et au bout de 5 minutes, il part sans explication (ouf).

Des passants, témoins de la scène viendront témoigner leur sympathie et faire une caresse à Jenga.

Nous sommes dans une ville où la mentalité y est plus extrême, dans la rue toutes les femmes sont voilées de noir. Sylviane en déambulant en ville avec un voile coloré porté en turban n'a pas senti que des regards amicaux.

Ces deux heures de balade nous restent en travers de la gorge, nous regagnons la JSBmobile près du parc et nous n'en sortirons qu'en soirée.

Après avoir joué avec Jenga dans le jardin proche (en surveillant les alentours des éventuels policiers), on l'abandonne le temps de traverser le centre ville.

Nous passons devant l'église Kantur (la plus petite du pays) puis allons jusqu'au plus grand caravansérail entièrement restauré de la région.

Il accueille dans ses allées couvertes de belles boutiques un peu guindées.

L'arpenter sous les lumières tamisées en fin d'après midi nous relaxe un peu. On découvre aussi la mosquée Nabi voisine.

Sur le retour on s'arrête chez un menuisier qui nous montre son atelier et le fruit de son travail des 12 derniers mois, des portes composées de 7 essences de bois différentes et assemblées à la main.

 

Nous revenons vers la voiture, on reçoit un sms du garage qui nous prévient que la réparation est faite.

On rentre vite et on retourne à l'atelier. Hossein (encore un) nous y attend avec le sourire et nos pièces toutes assemblées.

Nous réinstallons tout ça et après 30 minutes, nous repartons délesté de 5000000 de Rials mais chargé de pommes et de maïs en plus d'une voiture en état de marche.

On sort de la ville en pleine nuit pour se trouver un bivouac calme. Ce sera un chemin au milieu de vignes qui nous accueillera ce soir.

 

Château d'Alamut et col de Piche bon

On s'active vite et bien de bon matin pour attaquer la route vers la vallée d'Alamut et son château.

Les 90 kilomètres qui nous séparent de cet objectif se font par une route de montagne avec de jolies vues. On monte à 2200m pour redescendre ensuite à 1200m dans le vallon puis c'est à nouveau l'ascension par une route tortueuse jusqu'au fameux château des assassins.

En chemin, nous avons traversé le petit village de Moalem Kelaye où l'on a croisé 4 ou 5 Defender (loin d'être neufs) ainsi qu'un atelier apparemment spécialisé (4 def dans le jardin) si ça se trouve il avait notre pièce en occasion...

Nous traversons Gazor Khan afin d'atteindre le départ de la petite marche jusqu'aux ruines. La visite se fera avec Jenga car le gardien l'a beaucoup aimée.

Il ne reste malheureusement plus grand chose à voir sur le rocher de la splendeur des forts d'Alamut mais le lieu garde son aspect défensif et imprenable. Qui plus est, la vue depuis le sommet est magnifique.

Les arbres ont adopté leurs couleurs d'automne, c'est un régal pour les yeux.

 

De retour à la JSBmobile, nous reprenons la route jusqu'à sa fin peu après le village de Garmarud Sina (1600m) et après une grande montée en lacets serrés. Une large piste prend la suite et permet d'atteindre le caravansérail de Piche Bon à 3200m.

La vue sur les sommets enneigés est superbe. On est vraiment content d'avoir trouvé cette passe pour franchir les montagnes qui nous séparent encore de la mer Caspienne.

L'après midi sera occupée par une longue descente en lacets (on a arrêté de compter après trente...) pour atteindre une clairière coincée entre la route et un petit torrent à 160m d'altitude seulement. La météo de ce coté ci des montagnes n'est plus aussi belle.

C'est sous un ciel bas que l'on se couche en espérant le beau temps pour le lendemain.

 

Balade au bord de la Caspienne

Une bonne nuit plus tard, et après avoir partagé un thé avec un chauffeur de camion venu nous saluer, nous continuons la descente pour enfin atteindre la mer Caspienne (techniquement c'est un lac mais pour des raisons politiques de partage des eaux, c'est une mer).

On se fait une pause détente à Chaboksar en contemplant les vagues. On y aperçoit pour la première fois un chien iranien (un chitzu) tenu en laisse, ça existe !

Nous parcourons la côte jusqu'à Kiashahr, où l'on se promène sur la plage pour apercevoir les pécheurs en train de haler leur filet sur le sable.

On finit notre journée sur une plage prés de la ville de Rezvanshahr après 250km de route.

Nous profitons du reste de soleil pour jouer avec Jenga et ramasser du bois sec car ce soir au menu c'est maïs grillé au feu de bois (merci Hossein de nous avoir montré cette méthode).

On passera deux heures à la lumières des flammes. 

 

Le réveil au bruit de vagues est agréable. On démarre tranquillement pour profiter encore une fois d'une belle journée le long de la Caspienne.

Les rizières où paissent quelques buffles (on se croirait en Asie) côtoient des plantations de kiwis (c'est juste le début de la récolte).

La région a beau produire du thé, on n'en apercevra pas un plant, par contre les kiwis sont très présents eux!

Nous remontons ainsi jusqu'à la ville frontalière d'Astara, où l'on bifurque vers Ardabil pour pas entrer en Azerbaïdjan.

La route monte alors très vite en altitude (on passe de -16m à 1500m). On traverse une couche nuageuse et on profite, au fil des lacets d'une vue sur les collines verdoyantes.

On apprécie la vue le temps d'un repas puis on finit l'ascension jusqu'au plateau d'Ardabil.

Nous y retrouvons des terres agricoles sèches à perte de vue, sans aucun arbre et avec un grand soleil.

Après deux jours passés avec des températures presque constantes (17/22) le tout entouré de végétation voilée d'humidité, on a l'impression d'avoir changé de pays.

A peine arrivé à Ardabil, nous nous dirigeons vers Fakhrabad plus au nord afin de contourner le mont Savalan (4811m) et éviter ainsi de rester sur une autoroute.

On se trouve un bivouac en chemin au milieu de champs avec une jolie vue sur la montagne enneigée.

 

Visite de Kandovan et de Tabriz

On démarre pas trop tard et on file vers Tabriz. Ce jour étant un jeudi (après midi chaumée et veille de leur "dimanche") nous devons trouver en chemin de quoi recharger notre forfait Irancell, du pain et surtout du change car on a plus de rials ou presque.

On stoppe ainsi au cœur de la ville de Ahar. Une boutique de téléphonie nous valide une étape et nous permet d'apprendre que les bijoutiers du bazar font du change.

Nous y trouvons facilement à échanger des euros, deuxième validation. Le pain sera trouvé en chemin et on nous offrira même une galette. On ajoute un arrêt chez le maraîcher qui complétera nos achats.

Juste le temps de récupérer la JSBmobile avant que la police ne nous verbalise (stationnement interdit, oups...) et nous repartons.

Tabriz est la grande ville du nord du pays (1,2 millions d'habitants), on le sent tout de suite en approchant.

Les routes passent à 4 ou 5 voies, la circulation y est exubérante, bref c'est pas notre truc.

 

On emprunte la ring road pour contourner l'agglomération et faire 30 kilomètres de plus afin d'atteindre le village de Kandovan.

Nous l'atteignons vers 15h30 après avoir payé le droit d'entrée (20000 rial/pers), le soleil déclinant donne de belles couleurs à ce village troglodytique. Les maisons de pierre ou taillées dans le roc sont agglutinées les unes aux autres.

On se promène dans les ruelles avec Jenga, où l'on croise plus d'ânes que de touristes.

Le lieu est prisé des Iraniens en vacances et offre donc son lot de boutiques à souvenirs mais içi les prix sont affichés et bien en dessous de tout ce qu'on a déjà vu (L'occasion pour Sylviane d'augmenter sa collection de sac).

Il y a énormément de fruits séchés ou de pattes de fruits sur les étales. On y trouve également des noix et ça tombe bien vu que tous les arbres du village sont des noyers et que c'est la plaine saison (jolies couleurs automnales).

Nous nous trouvons une petite place juste en dessous du coeur du village, le long de la rivière pour la nuit.

 

Ce jour étant un vendredi (jour de repos) lorsque nous quittons Kandovan après y avoir fait un dernier tour à pied, on croise beaucoup de famille en route pour y faire un picnic.

Nous arrivons à Tabriz (dans les bouchons) et après une heure de recherche nous finissons par trouver une place de stationnement pour la JSBmobile et à l'ombre pour Jenga.

Nous partons parcourir le grand bazar de la ville. Constitué de plus de 24 caravansérails reliés entre eux par des allées couvertes, ce bazar est immense.

On y trouve de tout et on en profite pour faire notre ravitaillement et ainsi s'éviter un arrêt en épicerie.

Beaucoup d'échoppes sont fermées dans certain quartier du bazar mais les artères principales grouillent de visiteurs et d'articles en tout genre.

On passe deux heures à déambuler avant de retrouver Jenga.

Nous sortons de la ville vers 16h après un dernier arrêt dans une pâtisserie pour goûter aux spécialités locales.

Une petite piste sur la route de Bazargan nous accueillera pour la nuit.

 

En route pour la Turquie

Nous prenons notre temps pour démarrer car la journée est peu chargée. Il nous faut ravitailler en eau, gazole, gaz et solder nos rials.

En cours de route nous traversons la ville de Marand.

On s'adresse a une station pour trouver un vendeur de gaz et on nous envoie un peu plus loin.

On redemande et là, deux iranien nous prennent en charge et nous invitent à suivre leur moto pour nous trouver du propane.

Après deux arrêts infructueux (pas de gaz / pas le bon raccord) ils nous pilotent jusqu'au site de stockage à l'extérieur de la ville.

Là aucun souci de raccord, il y a tout ce qu'il faut et en moins de 5 minutes notre bouteille est rechargée à fond (Pour info stock gaz: Lat.38:23:43.732 Lon.45:44:24.143).

Nos pilotes du jour prendront à leur charge notre remplissage sans accepter notre argent (un grand merci à eux! Encore l'hospitalité iranienne...).

Nous repartons ensuite vers le nord.

En chemin, nous trouvons un stand de lavage de camions où on offre une séance de beauté à la JSBmobile pour la débarrasser de la boue et du sel sur le châssis.

On fera le plein d'eau peu après et également un dernier plein de carburant à 0,133€/L (ça va nous manquer...)

Il nous reste en poche un peu de rials pour pouvoir encore déguster quelques pâtisseries locales.

On s'arrête à 15 kilomètres de Maku pour la nuit. Nous profitons de notre dernière soirée en Iran pour mettre à jour le blog.

 

Iran - Partie 02

Turquie - Partie 01 


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Commentaires: 4
  • #1

    PASCALE ET DANIEL (samedi, 28 octobre 2017 19:21)

    Nous avons littéralement dévoré le blog.Un récit captivant plein de mines d'informations.
    Des photos qui nous laissent en admiration.
    Petit clin d’œil au Pilou, Pilou.
    Bisous

  • #2

    brunoit et nessa (dimanche, 29 octobre 2017 01:31)

    salut ben sylviane et jenga ! de ce que j ai lu tout se passe bien en iran finalement c est le pays le plus hospitalier que vous ayez traversé jusqu a maintenant !
    en eseprant que ça continue en turquie ! bises et caresses a la fifille

  • #3

    Brigitte Hervé (dimanche, 29 octobre 2017 10:04)

    Nous avons eu encore grand plaisir à lire le résumé de votre dernière semaine en Iran.
    Vous êtes maintenant très au point pour la narration de vos aventures et on prend beaucoup de plaisir à vous lire.
    L'Iran recèle de magnifiques trésors architecturaux et naturels, dommage que le statut des femmes n'ait pas encore évolué.
    Bises à tous deux et un callin à Jenga

  • #4

    Melanie bostrotters (lundi, 30 octobre 2017 19:41)

    Coucou j'espere que vos premiers jours en Turquie se passent bien. Progitez un max. Le retour est prévu pour quand?
    Bisous à vous.